Le château de Goustimesnil

Patrimoine de Graimbouville, valorisé d'une allée arborée, d'un pigeonnier et d'un grand verger.

Erigé au 16ème siècle, ce château est une perle du patrimoine Graimbouvillais. Situé au nord du village sur la route de Manneville la Goupil/Virville. Ce château est une propriété privée où la vie reprend souvent en période estivale.

Madeleine de Scudéry, écrivaine y trouva refuge...

Madeleine de Scudéry

Le 15 novembre 1608, naissait au Havre, Madeleine de Scudéry. Son père, petit noble aventurier y avait obtenu une charge de capitaine de la Marine Royale et avait pratiqué la piraterie dans les Caraïbes. C’est au Havre qu’il rencontra Mademoiselle de Goustimesnil. Il l’épousa et ils eurent ensemble deux enfants Georges né en 1602 et Madeleine.

Très tôt orphelins, ils furent recueillis par leur oncle maternel et, durant plusieurs années, vécurent alternativement à Rouen et à Graimbouville dans le château familial.

 

C’est à Graimbouville que Madeleine va apprendre l’écriture, l’orthographe, la danse, le dessin, la peinture, la musique, l’italien, l’espagnol et … l’art de discourir. Quelle mine de savoir ! C’est la maîtrise de tous ces sujets qui lui permettra de briller dans les salons parisiens qu’elle ira fréquenter après la mort de son oncle. Elle les animera avec talent et brio et sera l’une des dernières à défendre le courant Précieux.

La préciosité, un style qui apparut aux environs de 1600 sous Henri IV en réponse à la grossièreté qui régnait à la cour. Des courtisans épris de politesse et de conversations galantes prirent l’habitude de se réunir dans des salons mondains avec de grandes dames pour s’occuper de littérature et faire de la poésie. Mais le style souvent excessif, qui croule sous les périphrases et les métaphores n’est pas toujours aisé à lire et fait parfois sourire. Alors ridicule notre précieuse ? Vous jugerez par vous même.

 

Mais revenons un peu à notre chère Madeleine que l’on surnommait "Sapho" du nom d’une grande poétesse de l’antiquité et que l’on décrivait comme « une vieille fille laide mais spirituelle, tendre mais vertueuse ». En effet, elle était de son vivant une très célèbre romancière même si elle est un peu oubliée aujourd'hui.  Louis XIV alla jusqu'à faire  frapper une médaille à son effigie en 1695. Elle fut même pressentie pour devenir la première académicienne ; mais il était bien tôt pour qu’une femme entre sous la coupole ; trop tôt en tout cas pour que cette féministe avant l’heure puisse devenir Immortelle. Il faudra pour cela attendre encore près de 300 ans.

Ses oeuvres.

Elle publiera de nombreuses œuvres, dont des romans fleuves:

  • le Grand Cyrus    ( 10 volumes publiés de 1649 à 1653),
  • Célinthe (1661) 
  • Clélie ( 10 volumes également publiés entre 1654 et 1661)
  • les Conversations morales (1680-1692).                               
  • La Gloire. Elle obtiendra  même une récompense littéraire ; pas le Goncourt qui n’existait pas encore ; mais le premier prix d’éloquence décerné par l’Académie Française en 1671.

Elle s’éteindra à Paris le 2 juin 1701 à l’âge de 94 ans, sans doute le bon air de Graimbouville qu’elle respira dans sa jeunesse est-il pour quelque chose dans cette longévité.

 

Accordez-moi le privilège

D’approcher de ce front de neige

Et si je suis placé comme il est à propos

Auprès de ces soleils que le soleil seconde,

Je leur donnerai le repos

Qu’ils dérobent à tout le monde.

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